lundi 16 juillet 2012

La Bête du Gévaudan

Un jeune loup
La "Bête du Gévaudan" est-elle de retour ? 
La question taraude en ce 
moment dans le Sud du Massif Central. Le fauve - si c'est bien lui - a attaqué un cheval, qui en est mort. Deux thèses s'affrontent : ceux qui pensent qu'il s'agit d'un puma et ceux qui pensent que c'est un gros chien qui erre dans les montagnes. Dans le voisinage, c'est la psychose, mais les gendarmes ne prennent pas l'affaire au sérieux. 
L'attaque d'est produite il y a huit jours à Connangles, à côté de La Chaise-Dieu. 



La victime est un cheval nommé "Nuage", apparteant à Carole Robert, qui l'a découvert dans son pré. Selon elle il s'agit de attaque d'un fauve (peut-être d'un puma). Des poils ont été retrouvés sur des fils barbelés. 



Surtout, il y a dix mois, une personne affirmait avoir déjà vu un puma à une cinquantaine de kilomètres de là. Depuis, la psychose d'est emparé de la région.



Mais l'Office national de la chasse et de la faune sauvage est catégorique : il s'agit de l'attaque d'un chien. Une conclusion un peu hâtive pour certains des riverains, qui guettent cette fameuse bête du Gévaudan.
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Bete du gevaudan. Gravure du 18e siècle
Gravure du 18e siècle



Portail de la Lozère et du GévaudanEntre 1764 et 1767, la bête du Gévaudan tue plus de 100 personnes, uniquement des femmes et des enfants.
Le mythe de la bête du Gévaudan a donné lieu aux théories les plus fantaisistes. Aujourd’hui, grâce aux chercheurs du Muséum d’histoire Naturelle de Paris, l’identité de cette bête a été dévoilée avec certitude.


Il règne dans le Gévaudan, en cette fin d’Ancien Régime, une misère profonde. Ces meurtres atroces, attribués à une bête sauvage, mettent en péril l’image du pouvoir absolu, détenu par Louis XV.

Bete du Gevaudan
Bête du Gevaudan. Illustration du 18e siècle

La première attaque a lieu au printemps 1764 ; une femme est attaquée près de Langogne mais ses bœufs mettent en fuite l’animal.
Peu de temps après, le cadavre d’une adolescente de 14 ans est retrouvée. C’est la première victime officielle de la bête.
Mais cette victime est la première d’une longue liste.


Selon les témoins, l’animal responsable de l’agression de la bergère et de l’adolescente n’est pas un loup.
La description qu’en feront tous les témoins est la suivante : « une bête avec une très grosse tête, des flancs rougeâtres, avec une bande noire tout au long du dos, une queue très touffue, des pattes larges munies de grandes griffes. »



Il faut souligner que le loup est bien connu des paysans de cette époque. On peut d’ailleurs constater qu’ils ne parlent pas d’un loup.
Les attaques sanglantes se succèdent. Il est plusieurs fois fait mention dans les archives nationales que les victimes étaient porteuses d’une coupure franche et précise à la base du cou.
Bete du Gevaudan
Dessin illustrant un des journaux de l'époque

L’animal fait preuve d’une grande mobilité. Il attaque du Gévaudan jusqu’en Auvergne. Une véritable psychose s’empare des habitants.
Des battues sont menées mais sans succès. Les journaux de l’époque relatent ses attaques. L’émoi est si grand que le Roi envoi un régiment de soldats, des dragons, sur les lieux.


Comme si l’animal sentait le danger, il se déplace et sème la terreur dans l’Aubrac et la Margeride. Il laisse derrière lui des cadavres décapités et déchiquetés.
Les soldats n’obtenant aucun résultat, le Roi envoie François Antoine, lieutenant de ses chasses, qui est réputé comme le meilleur fusil du royaume.
Après 3 mois de traque, F.Antoine, tue en septembre 1765, un gros loup dont le corps est empaillé et envoyé à la cour.
On sait aujourd’hui, que F.Antoine a orchestré de toutes pièces cette soi-disant battue. Ayant peur de tomber en disgrâce, il lui fallait absolument une bête à exposer.
De plus, l’exhibition de cette bête empaillée a pour objectif de restaurer l’image du roi qui est devenu la risée de toute l’Europe.



Bete du Gevaudan
Illustration de l'époque qui représente la bête empaillée devant le roi

Le succès est d’ailleurs de courte durée. Les meurtres reprennent peu après. Ils s’arrêteront le 19 juin 1767, jour où Jean Chastel tue un nouvel animal.

Ce personnage énigmatique est omniprésent pendant toute cette histoire et nous allons y revenir.



Ours, Loup, singe ou Hyène

A cette époque, on croit en Dieu mais aussi au Diable, aux sorciers et au loup-garou. Ces croyances « païennes » font partie intégrante du catholicisme.

Bien que nous soyons au Siècle des Lumières, l’étude de la faune n’en est qu’à ses balbutiements.

Aujourd’hui, on sait qu’aucun animal ne peut décapiter un homme. Il y a là une preuve évidente d’une intervention humaine.

Des corps ont été entièrement déshabillés et des têtes n’ont jamais été retrouvées.

Mais dans un tel contexte où l’ignorance se mêle au mysticisme, la décapitation n’apparaît absolument pas étrange venant d’un animal.

Le seul apparemment à avoir eu un doute est F.Antoine qui a fait arrêter les Chastel durant son séjour en Gévaudan.


Bete du Gevaudan
Gravure de l'époque de la Bête du Gevaudan

Sur les gravures de l’époque, on peut voir différents animaux qui représentent la bête, notamment une hyène, un énorme loup et un ours.
N’importe quel prédateur recherche la facilité quand il chasse. Il choisit de préférence des jeunes, des animaux âgés ou malades.

Mais, dans le cas de l’attaque d’un troupeau par un loup, la facilité consiste à attaquer les bovins ou brebis. L’homme constitue un danger pour lui. L’homme est bien plus dangereux aux yeux d’un loup qu’un agneau.

Il est donc totalement incohérent qu’un loup, même plus gros que la moyenne, privilégie l’homme à l’animal.

La bête immortelle

A plusieurs reprises durant ces 3 ans, l’animal a été blessé. Il a été tiré soit à une certaine distance, soit à bout portant.

Pourtant, il s’est toujours relevé pour s’enfuir. Ces faits ont bien sûr intensifié aux yeux de la population l’aspect démoniaque et surnaturel de la bête.


Bete du Gevaudan
Gravure de 1764 intitulée "Figure de la bête féroce". Des rumeurs affirmaient que c'était une hyène

Avec du recul, on se rend compte qu’à chaque fois que l’animal a été aperçu ou tiré, peu après, des décapitations ont eu lieu.
Les statistiques prouvent que l’instigateur des meurtres a largement profité de la psychose générale.

Jean ChastelUn serial killer en Languedoc

Il y a en fait deux types de meurtres. Ceux qui ont été commis par un ou des animaux. Ceux qui ont été perpétrés par un pervers sexuel qu’on appelle aujourd’hui serial killer.
Le principal suspect est Jean Chastel qui occupait l’équivalent aujourd’hui du poste de garde forestier.
Il est assez troublant, vous en conviendrez, qu’aucun meurtre n’ait été commis pendant son incarcération en 1765. Par contre, dès qu’il a été relâché, les crimes ont repris.

Vous me direz : « oui, mais c’est lui qui a finalement tué la bête ». C’est vrai mais dans des conditions plutôt étranges.
Quand il a visé l’animal, celui-ci ne s’est pas enfui, bien au contraire, il s’est arrêté et est venu tranquillement s’asseoir devant Chastel.
Pour un monstre sanguinaire, il a fait preuve d’une bien grande docilité.

L’étude des serials killer démontre qu’avant de passer à l’acte, ils tuent en rêve des milliers de personnes. Mais, leurs crimes ne sont jamais à la hauteur de leurs fantasmes. Ils ont donc l’obligation de répéter inlassablement ses meurtres.
Un serial killer ne s’arrête jamais pour cette raison. Quand les meurtres s’interrompent, c’est que le serial killer est en prison ou qu’il est mort.
Pourquoi Chastel s’est-il alors arrêté ?

Bete du gevaudan
La bête du Gévaudan est aujourd'hui un argument touristique

Sources
Les grandes énigmes. Edition Larousse. Les plus célèbres mystères de l'histoire. Selection du Reader's Digest. La Bête du Gévaudan, autopsie d'un mythe. Documentaire diffusé sur Planète.



Représentation de la bête du Gévaudan à Saint-Privat-d'Allier

Fichier:FR48-Marvejols11.JPG
Statue de la Bête à Marvejols


Fichier:BeteDuGevaudan2.jpg
Sculpture de la Bête du Gévaudan àSaugues


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Réalisateur(s) : Patrick Volson 

























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