Il faut savoir poursuivre une affaire pendant qu’il en est temps
Ce proverbe est littéralement traduit du latin, car on lit dans un ouvrage du philosophe Sénèque les mots suivants : Oportet ferrum tundere, dum rubet, ce qui signifie : Il faut battre le fer, tandis qu’il est encore rouge. On retrouve la trace de ce proverbe dans ces vers d’un ancien philosophe français :
Ce que tu peux maintenant ne diffère Au lendemain comme le paresseux ; Et garde aussi que tu ne sois de ceux Qui, par autruy, font ce qu’ils pourraient faire. |
Le fer ne pouvant être travaillé que lorsqu’il a été rougi au feu de la forge, l’ouvrier, en le retirant de la flamme, ne le laisse pas refroidir sans le frapper. On peut de ce fait tirer comme conclusion que l’homme prudent et déterminé ne doit pas laisser échapper une occasion d’accomplir une résolution bien arrêtée. Il faut en profiter aussitôt qu’elle surgit et faire réussir ainsi ce qu’on entreprend, car les choses ne sont bien et facilement faites qu’en leur temps : le fer est d’autant plus malléable qu’il a été convenablement chauffé.
Au XIIIe siècle, on disait : En dementres que li fer est chaus le doit l’en battre, ce qui se traduit en français de cette façon : On démontre que l’on doit battre le fer quand il est chaud. Au XIVe siècle, on fit une inversion en disant : Battre le fer il fault, tandis qu’il est bien chaut. Enfin au XVIe siècle, Rabelais (livre II, chapitre 31) écrivait : Cependant que le fer est chaud, il le faut battre. Ce n’est que depuis le XVIIe siècle qu’on a dit : Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire